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  • cherif soufiane

Le meilleur entraîneur inspire

Dernière mise à jour : 22 mars 2020

Si vous lisez cet article vous êtes sur la bonne voie car en effet vous êtes posé au moins une question : qu'est-ce qu'il veut nous dire ?


Transmettre un message ou une science a permis d’enrichir le patrimoine footballistique mondial. Cette richesse a été constitué grâce à la transmission, les échanges, les confrontations des idées. A chaque époque son entraineur révolutionnaire : Johan Cruyff, Arrigo Sacchi, Albert Batteux, Josep Guardiola, José Mourinho.... Tous ont marqué leur empreinte par une méthodologie, un football atypique. Chacun d’entre eux ont réussi à transformer leur idée en réalité.


« Transmettre est ce qu’il y a de plus compliqué. Les entraîneurs ont tous une idée sur la façon de faire jouer une équipe, mais savoir transmettre cette idée, c’est ce qui fera la différence ». Rafa Benitez.

C’est d’ailleurs la communication qui fera de lui un top coach :

« c’est la manière dont sera reçu le message qui déterminera si les joueurs adhèrent à votre management. La différence entre le bon et le moins bon entraineur se fait à ce niveau ».

Vous avez sans doute déjà entendu parler de pédagogie active et pédagogie directive. Ces mots vous parlent surtout pour ceux d’entres vous qui ont passé une formation d’éducateur dans leur district ou leur ligue. Ce qui me pousse à vous en parler aujourd’hui hui est que je me suis aperçu qu’un certains nombres de mes collègues éducateurs ne maitrisaient pas, ou maitrisaient mal ces aspects capitaux.


Dans cet article, je vais développer les fondamentaux et l’intérêt de bien connaitre et maitriser la pédagogie active et directive.


« Si tu n’aimes pas sourire, n’ouvre pas boutique »


Je me suis beaucoup interrogé à ce sujet : être pédagogue, est-ce de l’ordre de l’innée ou de l’acquis ? Ce qui est certains, c’est que pour vouloir transmettre une chose de manière durable à une personne, vous devez forcément posséder deux valeurs :

- La sincérité,

- L’altruisme.


A partir de ce point-là, je vais vous démontrer qu’avec un peu de connaissance et beaucoup de pratique, cela se maitrise. Et plus vite que vous ne le pensez. Si vous doutez de vous, sachez qu’un pédagogue sommeil en vous. Il ne tient qu’à vous de le révéler.

Je ne le répèterai jamais assez : L’HUMILITE est la 1ere étape vers le succès.


Pédagogie, de quoi parle-t-on ?


Le mot « Pédagogue » vient du latin paedagogus, venant lui-même du grec paidagôgos constitué de paidos (enfant) et agôgos (conduire). En fait, ce mot était utilisé par les grecs pour désigner un « esclave chargé de conduire les enfants à l'école » et non pour nommer un « enseignant ».

Son rôle consistait à aider son jeune maître (porter son petit bagage, etc), mais surtout à le protéger contre les dangers de la rue, dangers d’ordre physique et surtout moral – on sait combien l’immoralité grecque s’en prenait à l’enfant (…). Mais, de la civilité puérile et honnête, on passait aisément à la formation du caractère et, plus généralement, de la moralité.

Il avait néanmoins aussi pour rôle de faire travailler l’élève sur ce qu’il avait appris avec l’enseignant.

(Source : Le Robert -Dictionnaire historique de la langue française).


De son origine, nous retiendrons donc 3 missions :

- Protéger, (pour répondre à un besoin de sécurité)

- Enseigner (pour répondre à un besoin d’indépendance)

- Entrainer (c’est-à-dire faire répéter pour répondre au besoin d’être expert).


Pédagogue, une histoire de posture


Si vous réglez vos problèmes de jeu et de résultat en changeant de joueurs, vous n’êtes pas encore parvenu au stade du pédagogue. Vous êtes un sélectionneur (sans dénigrement aucun, à votre niveau et avec toutes les qualités que cela requiert).

Si vous souhaitez y parvenir, voici ce qui marquera votre spécificité : soyez au service du joueur.

En effet, le joueur n’est pas là pour servir vos ambitions, votre victoire ou votre titre de champion afin de régler votre problématique d’égo.

Non, cela ne sera que le résultat de votre enseignement. En vous plaçant au service du joueur, vous chercherez à le mettre dans les meilleures dispositions pour réussir.


Et c’est ce qui est frappant dans l’origine du mot : le rapport hiérarchique entre les protagonistes. En effet, le pédagogue est asservi à l’élève. Etymologiquement, le mot a une dimension verticale, mais pas dans le sens que l’on pourrait croire. En effet, par son savoir et son expérience, le maitre est censé avoir un statut supérieur. Et pourtant, en remontant à la racine, nous en déduisons un enseignement : l’éducateur est esclave de l’élève.


Cette posture inverse le rapport d’exigence :

  • Ce n’est plus à l'éducateur d’exiger du joueur de comprendre,

  • C’est au joueur d’exiger de vous le meilleur enseignement.


Aujourd’hui, selon le Larousse et l’usage général, ce mot a un sens un peu plus scientifique et désigne :

· L’ensemble des méthodes utilisées pour éduquer les enfants et les adolescents

· La pratique éducative dans un domaine déterminé ; méthode d'enseignement :

la pédagogie des langues vivantes.

· L’aptitude à bien enseigner, sens pédagogique


La pédagogie directive


La pédagogie directive est un rapport hiérarchique vertical maître/élève, l’un détenant le savoir, l’autre en attente d’apprendre.


La directivité est le fait d'affirmer ce que vous voulez, ce que vous attendez de l’autre.


Il y a 2 parties :

- Un donneur d’ordre,

- Un exécutant.


Cela se manifeste par un verbatim précis tel que :

- Je veux,

- Je souhaite,

- J’exige,

- Fais ceci,

- …


Cette pédagogie est indispensable dans votre rôle d’éducateur pour l’amélioration de la technique pure (rapport joueur/ballon) et des principes athlétiques (motricité, agilité, endurance, puissance, vitesse…).


Prenons un exemple sur le plan technique. L’exécution d’un geste technique tel que la passe nécessite un savoir-faire précis. On utilisera l’intérieur du pied, l’extérieur du pied, le coup de pied (le pointue ?). Et à chaque geste technique sa réalisation.

Pour que votre joueur le réalise à la perfection, cela nécessitera une démonstration, de la correction, de la répétition.

Cette méthode est très efficace sous la forme analytique, sans adversité et sans obstacle :

- La passe

- Le contrôle

- Le tir

- …


Elle est parfaitement adaptée dans un environnement connu, cadré et sécurisant. En effet, la réussite augmente quand le joueur est pleinement en confiance.


Petit tuto : pour travailler la technique efficacement, retenez ces 4 lettres : Q-Q-V-V.

  • Quantité

  • Qualité

  • Vitesse

  • Variété.


Les limites :

  • Le joueur est passif,

  • Elle ne valorise pas la réflexion du joueur.

  • Elle agit sur la mémoire à court terme.

  • On cherche une « mécanisation » de l’individu pour une tache donnée.


Ce n’est pas parce qu’elle présente des limites qu’il faut l’abandonner. Elle est même indispensable à pratiquer. En effet, la maîtrise du ballon est le moyen de mettre en place les principes de jeu souhaités. Comment réaliser un centre si votre joueur ne maîtrise pas le contrôle, le dribble et la passe ?


La pédagogie active


La pédagogie active est un rapport horizontal entre l’éducateur et le joueur. L’interactivité qu’amène cette méthode place les protagonistes sur le même niveau.

Cette pédagogie est indispensable pour développer l’intelligence et l’autonomie du joueur.

Finis la manette de PlayStation sur votre banc.


Dans son livre MPP, Méthode plaisir et performance, François Kieffer dit à ses joueurs et à chaque match : "maintenant, je ne peux plus rien pour vous"

La pédagogie active se définit comme une méthode qui place le joueur en recherche de solution face à une situation donnée. Par opposition à la pédagogie directive, le joueur est en situation active. L’éducateur est une aide à l’émergence et la révélation de solutions.


Pour comprendre l’intérêt et l’enjeu d’une telle méthode, je vais vous parler de maïeutique. La maïeutique est une science célèbre par son auteur Platon qu’il définit comme l’art d’accoucher les idées. Elle s’applique en posant les bonnes questions au bon moment afin de faire accoucher son interlocuteur des connaissances. Celui qui pratique cette science est appelé un maïeuticien (dans le langage médical, maïeuticien est le masculin de sage-femme, celle qui aide à accoucher d’un enfant).


En pratiquant cette méthode, vous donnez confiance en vos joueurs, vous les valorisez et vous augmentez leur estime de soi. Pourquoi ? Parce que vous les considérez comme des individus dans leur globalité (et non de simples joueurs) et que vous sollicitez leur intellect. Il se peut même que vos joueurs vous surprennent en trouvant des solutions auxquelles vous n’auriez jamais pensé.


Selon Louis Van Gaal, « posez les bonnes questions améliora chez vos joueurs la perception qu’ils ont des situations des problèmes rencontrés sur le terrain ». Ainsi, les joueurs résoudront eux même les problèmes lors du match.
D’après Guus Hiddink, « poser les bonnes questions motivera les joueurs à prendre leur responsabilité de leurs propres performances ». Les joueurs vont développer la remise en question par eux même.

Cette science part des principes suivants :

  • on apprend par l’expérience pratique : apprentissage expérientiel

  • on apprend mieux avec les autres : socio-constructivisme et apprentissage collaboratif

  • on apprend mieux quand on rencontre un problème particulier : apprentissage par problème

  • on apprend mieux quand on est impliqué dans un projet particulier : apprentissage par projet


Du jeu, du jeu, et du jeu


Pour appliquer cette science, vous devrez mettre vos joueurs dans une problématique donnée.

Ainsi, nous l’appliquerons sur des exercices adaptatifs, des situations, et surtout sur des jeux.

Pourquoi ? parce que le jeu est ce qui est le plus proche du match. Ainsi, il est le meilleur moyen de développer vos principes de jeux, de les faire assimiler à vos joueurs, et de préparer le match.


Agir sur la mémoire long terme


Il existe de nombreuses citations et d’auteurs ayant traité le sujet : Maria, Montessori Confucius, Adolphe Ferrière, Célestin Freinet…


Je ne vous les citerai pas toutes. Simplement, retenez en une seule, celle de Confucius.



Elle sera votre leitmotiv.


En créant une interactivité, vous améliorez votre communication et vous impliquerez vos joueurs dans la construction du projet de jeu.


De plus, selon l’étude de Edgar Dale, mettre le joueur en situation active agit sur la mémoire à long terme.



En effet, après 2 semaines, l'élève retient 75% de ce qu'il a appris en pratiquant, et 90% lorsqu'il enseigne. Pourquoi ? Parce que l'élève associe les canaux visuelles et auditif à l'action pratique immédiate.


Voici ce que révèle Xavi, joueur légendaire du FC Barcelone l'époque Pep Guardiola.

"Le Barca a révolutionné le football car il a formé ses joueurs comme s'ils devaient être des entraîneurs".

PEDAGOGIE DIRECTIVE VS PEDAGOGIE ACTIVE ?


Si la pédagogie directive est aisée à mettre en place, car nécessitant peu d’outils, la pédagogie active offre une multiplicité de solution. Aussi stimulante que complexe, elle requiert à l’éducateur de remettre en question sa place vis-à-vis du joueur et le considérer comme un individu dans sa globalité en prenant en compte ses émotions et son intellect.


Dans les discours courants, on oppose souvent pédagogie directive et pédagogie active. Pourtant, ceux sont 2 méthodes qui se complètent pleinement. Une fois maîtrisées, vous jonglerez aisément entres elles.


Elles sont des outils puissants de développement du joueur.


Lors du match, vous passerez ainsi moins de temps à crier pour replacer ou diriger vos joueurs.


Simplement, vous serez dans l’observation et l’analyse pour les aider à performer.


C’est un rapport gagnant-gagnant.


Prochaine étape, maîtriser l’art du questionnement…

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