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QUESTIONNER C'EST Gagné

Dernière mise à jour : 21 mars 2020

OU COMMENT Améliorer vos entraînements par l’art de poser des questions


Sans nous en rendre compte, nous posons tous des questions, tout le temps, et dans toutes les situations. Comment vas-tu ? Que fais-tu ? Où va-t-on ? Des que l’enfant maitrise la parole, il passe par la phase du « pourquoi ». Il a besoin de comprendre le monde qui l’entoure. Pourtant, le système éducatif traditionnel nous apprend surtout à répondre à des interrogations, et peu à questionner. Rédiger, argumenter, convaincre, persuader. En fait, l’école nous inculque à restituer du savoir à travers des interrogations. Ce qui nous pousse généralement à poser des questions qui viennent confirmer notre vision du monde, notre opinion, notre ressentie. Nos questions sont dirigées par le désir d’avoir raison. Elles ont une visée égoïste.


Poser des questions a permis à l’humanité d’enrichir le savoir et la connaissance. C’est parce qu’une pomme lui est tombé sur la tête que Newton s’est questionné sur la raison de ce phénomène. Questionner est donc un acte naturel et primordial.


Ce qui m’amène à vous en parler est que le fait que les méthodes pédagogiques changent notamment grâce à l’apport des neurosciences. Nous souhaitons tous rendre nos joueurs intelligents. : intelligence de jeu, vision du jeu, lecture du jeu… Mais comment fait-on pour développer le cerveau de nos joueurs ?


Voici des éléments de réponse par l’art du questionnement…


Questionner, ça veut dire quoi ?


Le Larousse définie la question comme suit :

  • Demande faite pour obtenir une information, vérifier des connaissances : Répondre aux questions des enquêteurs.

  • Sujet à examiner et à discuter : L'assemblée va examiner la question.

  • Problème, difficulté : Ils se sont disputés pour des questions d'argent.

  • Ensemble des problèmes soulevés par tel ou tel sujet : La question du chômage.

Pourtant, pour ce qui est de l’étymologie, question vient du latin quaesita, dérivé de quaerere (« chercher »), en ancien français queste signifiant la quête : action par laquelle on cherche.


Poser une question revient donc à partir en quête d’une réponse, d’un but, d’un bénéfice.


L’enjeu de la question est de bien identifier les éléments d’une situation ou d’une problématique afin d’y répondre avec pertinence.


Les types de questions


Il est étonnant que le questionnement soit si peu abordé dans le domaine de l’éducation. D’ailleurs, la bible de la langue française, le Bescherelle, le traite si peu. Pour partir vers une quête, il est capital de disposer des outils indispensables. Comme dirait Georges Brassens, « sans technique, le don n’est qu’une sale manie ».


Ci-dessous, vous trouverez les catégories de questions à maîtriser :

Il est important de distinguer les outils de l’intention de la question. En effet, vous devez distinguer votre motivation.


Ci-dessous une liste non exhaustive qui vous constituera une base sur laquelle travailler :



Agir comme un mentor


« Transmettre est ce qu’il y a de plus compliqué. Les entraîneurs ont tous une idée sur la façon de faire jouer une équipe, mais savoir transmettre cette idée, c’est ce qui fera la différence » Rafael Benitez.


Pour l’éducateur/entraîneur, se poser des questions va permettre de structurer sa pensée. En maîtrisant le questionnement, il entre dans un processus de recherche constante. Simplement, cette idée sur la façon de faire jouer votre équipe doit être maîtrisé sur le bout de vos doigts afin d’en faciliter la transmission.

Un conseil : écrire sous forme de schéma noir sur blanc votre projet et vos principes de jeu.


Optimiser la performance de vos joueurs


« Poser des questions est un processus mental complexe, qui mobilise des ressources non seulement cognitives, mais aussi affectives et sociales. Questionner peut et doit s’apprendre, dans le cadre d’interactions sociales et verbales plus ou moins systématisées ». Olivier Maulini, chercheur genevois en pédagogie.


Nous voulons tous que nos joueurs soient intelligents, créatifs et performants, qu’ils réfléchissent et agissent avec clairvoyance. Les joueurs sont comme des feuilles blanches sur lesquelles ils doivent écrire leur propre façon de jouer. Pour cela, vous devez susciter chez eux de la réflexion.


Vous allez partager avec vos joueurs votre pensée et les inclure dans la construction d’un projet commun (d’où l’importance de bien vous questionnez à propos de vos idées de jeu). Vous devez amener vos joueurs à avoir la même démarche de réflexion et de questionnement que vous lorsque vous avez construit le projet. C’est dans ce sens que Xavi a déclaré :

« Le Barca a révolutionné le football car il a formé ses joueurs comme s’ils devaient être des entraîneurs ».

Par le questionnement, plusieurs conséquences vont se produire :

  1. Vous allez capter leur attention

  2. Ils se sentiront impliqués dans la construction du projet

  3. En étant acteur du projet, ils vont agir sur leur mémoire à long terme



Célèbre est cette citation du coach démuni : « il faut que les joueurs prennent leur responsabilités ». Dire cela à vos joueurs n’a aucun sens, cette notion reste trop abstraite. De plus, vous portez la culpabilité chez vos joueurs alors que vous, entraîneur/éducateur, êtes le 1er responsable. Guus Hiddink confirme donc :

« poser les bonnes questions motivera les joueurs à prendre leur responsabilité de leur propre performance ».

Poser des questions donne donc les outils clés et les moyens de résoudre un problème. Luis Van Gaal déclare :

« Poser les bonnes questions améliorera chez vos joueurs la perception qu’ils ont des situations des problèmes rencontrés »

Ainsi les joueurs prendront conscience :

  1. Qu’ils sont intelligents

  2. Qu’ils peuvent s’auto-coacher.


Bienvenue dans la pédagogie active basée sur la résolution de problème


Vous avez bien préparé votre séance et vous avez fixé des objectifs de travail. Pour maximiser la réussite et agir sur la mémoire long terme, vous devrez éviter l’encombrement cognitif. Trop d’infos tuent l’infos. Pour cela, je vous propose de fixer 1 à 2 objectifs de travail par semaine d’entrainement.

Je vous renvoie à l’expérience de Derren Brown ou comment payer un bijou avec du papier blanc.


Dans un match, les joueurs doivent régler des problèmes de temps et d’espace.


Lors d’un jeu ou d’une situation, lorsque vous aurez identifié un problème lié à votre (vos) objectif(s) de séance, vous arrêterez le jeu (« arrêt flash » selon la terminologie FFF).

Le questionnement se fera toujours en utilisant la méthode entonnoir en cheminant des questions ouvertes vers des questions semi ouvertes, puis alternatives, puis fermés.


Pour questionner efficacement, vous devez faire parler vos joueurs à travers des questions d’informations. La question ouverte s’impose :


Pour préciser les éléments, posez des questions de précision.

Vous pouvez également poursuivre par des questions de préoccupation. Le football est un sport où le ressentie et les émotions jouent un rôle majeur :

  • Comment te sens tu à ce poste ?

  • Comment te sens tu quand tu positionne ton corps ainsi par rapport au ballon ?


Je vous invite à effectuer des recherches sur les préférences motrices notamment via Damien Dalla Santa.


Ensuite vous devez amenez vos joueurs à la résolution du problème en jonglant avec les types de question :


Donner du sens au jeu


Une fois la réponse obtenue, il est nécessaire de donner du sens à tout cela. En effet, l’objectif de séance entre dans un projet global. Vous devez donc le situer dans le projet de jeu. Vous devrez questionner le joueur ainsi :

« Dans quel but faisons-nous cela ? »

Cela poussera le joueur à comprendre l’ensemble du processus ainsi que la manière de résoudre le problème.


Je vous rappelle que dans un match, les joueurs doivent régler des problèmes de temps et d’espace.


Nota bene : inconsciemment, vous travaillez un aspect mental capital du sport collectif : la communication. Petit à petit, vous verrez vos joueurs communiquer de plus en plus et s’aider mutuellement à régler les problèmes.


Soyez humble


Comme évoqué plus haut, la maîtrise de vos idées de jeu passe par l’écriture sous forme schématique de vos principes de jeu.


Si les réponses données par vos joueurs correspondent à vos objectifs de séance, parfait, vous avez gagné.


Cependant, il est possible que vos joueurs vous apportent d’autres solutions auxquelles vous n’aviez pas pensé. Dans ce cas, il est nécessaire de rester humble. L’humilité se définissant par la conscience d’avoir des lacunes et vouloir y remédier.


Alors que faire ?

  • Rester maître de vous-même

  • Félicitez-les et poursuivez le processus de questionnement

  • Soyez curieux et explorez l’inconnu

  • Modifiez si nécessaire votre projet de jeu : le projet de jeu ne doit pas être figé dans le temps, il doit s’adapter à vos joueurs et à leurs préférences dans les choix de jeu.

En fait, vous avez surtout réussi à rendre vos joueurs intelligents et acteurs de leur jeu.

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