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QUESTIONNER VS INTERROGER


Etre un bon éducateur, c'est soigner sa posture

Cet article poursuit la réflexion consacrée au questionnement, base essentielle au développement de l’intelligence du joueur.

Interroger ou questionner ?

Tel est la question …

Est-ce la même chose ?

Y-a-t-il une différence ?

Si je vous en parle, c’est parce qu’il existe bien une différence ayant des conséquences :

la posture que vous allez adopter vis-à-vis de vos joueurs est différente,

  • les procédés ne requièrent pas le même type d’effort intellectuel des joueurs.

Entrons sans plus attendre dans le vif du sujet.

Définition et terme

Interroger

Définition du Larousse

· Poser une ou des questions à quelqu'un, lui demander un renseignement : Pour les heures d'ouverture, interrogez le gardien.

· Poser des questions à un candidat, un élève, etc., pour vérifier ses connaissances, lui faire passer un examen, une épreuve.

· Soumettre quelqu'un à un interrogatoire


De la définition, nous retiendrons 2 points :

  • La vérification d’une connaissance, d’un savoir

  • Le rapport hiérarchique : enseignant / élève.

Le professeur interroge l’élève sur une leçon.

L’enquêteur interroge le suspect sur un délit.


Questionner


Le Larousse définie la question comme suit :

· Demande faite pour obtenir une information, vérifier des connaissances : Répondre aux questions des enquêteurs.

· Sujet à examiner et à discuter : L'assemblée va examiner la question.

· Problème, difficulté : Ils se sont disputés pour des questions d'argent.

· Ensemble des problèmes soulevés par tel ou tel sujet : La question du chômage.


Pourtant, pour ce qui est de l’étymologie, question vient du latin quaesita, dérivé de quaerere (« chercher »), en ancien français queste signifiant la quête : action par laquelle on cherche.

Poser une question revient donc à partir en quête d’une réponse, d’un but, d’un bénéfice.

Tout comme le footballeur effectue des gestes pour frapper le ballon, le cerveau effectue aussi des gestes mentaux selon que vous l’interroger ou le questionner.

Les enjeux

Interroger est une méthode directive : l’éducateur donne la direction, le joueur doit suivre. Le protagoniste étant le coach, interroger exclut le joueur du mécanisme de recherche de solutions (les solutions étant déjà connu par vous-même).

L’éducateur établit une relation verticale. Vous connaissez la réponse et vous devez la faire deviner à vos joueurs.


Interroger fait appel à la mémoire. Vous allez demander à vos joueurs d’effectuer un geste mental : la réflexion (ré-flexion : retour vers le passé). Il est donc primordial d’avoir donné un enseignement compris et assimilé par le joueur pour restituer le savoir acquis.


Questionner est une méthode active où joueur et éducateur sont protagonistes. L’éducateur est le régulateur et garant du bon déroulement des échanges. Il établit une relation horizontale.

C'est une mise à l’épreuve des idées. Il s’agit donc du meilleur moyen de confronter, d’échanger et de construire des problématiques et des solutions.

L’enjeu de la question est de bien identifier les éléments d’une situation ou d’une problématique afin d’y répondre avec pertinence. C’est donc un processus créatif où il s’agira de trouver ou d’inventer des solutions nouvelles.

Pour aider vos joueurs, les questions peuvent être dirigées (utilisez la méthode entonnoir - voir l'article : Questionner c’est gagné).


Dans les 2 situations, vous placez le joueur dans une situation de stress (plus ou moins intense) :

Il va donc falloir adapter votre discours.

Méthodologie

Questionner

Pour questionner efficacement, vous devrez porter votre attention sur 3 points :

Pour aller plus loin : sur une même problématique, il existe dans le football, une multitude de solutions. En fonction du niveau de maîtrise de vos joueurs, vous pouvez même déconstruire la solution trouvée en posant un nouvel obstacle.

Interroger requiert une attitude plus délicate que questionner. Votre rôle consistant à vérifier un savoir, vous devrez prendre garde à ne pas adopter une attitude arrogante, à ne pas blesser ou brusquer votre joueur. Soyez assertif. Associativité se résume telle quelle :

  • Ferme sur le fond (c’est-à-dire les idées)

  • Souple sur la forme (langage positif et agréable)

Sur les réponses obtenues, vous devrez également être très exigeant : le joueur doit être très précis dans l’idée générale et le raisonnement. Enfin vous devrez toujours interroger sur le pour-quoi, c’est-à-dire l’objectif recherché. Les enseignements entrent dans un projet global pour aller vers un but commun.


Questionner, interroger… Oui, mais à quels moments ?


Bien distinguer et maîtriser ces méthodes vont permettre d’optimiser chaque moment de vos interactions avec vos joueurs. Voici quelques exemples.


L’entrainement

L’entrainement est un laboratoire. Vos joueurs ainsi que vous allez tenter des choses et la réussite n’est pas le critère premier. Ce n’est pas parce que vos joueurs ou vous-même avez effectué un mauvais entrainement qu’il s’agit d’un échec. Au contraire, l’erreur doit être au cœur du processus de résolution de problème. Ainsi, le questionnement a toute sa place dans la construction du jeu car il permettra de solutionner et de trouver une issue à des problèmes rencontrés.


Bilan de séance

Comme vue précédemment, interroger permet de vérifier un savoir. Vous pouvez l’utiliser pour établir un bilan de séance d’entrainement, ce qui permettra de valider verbalement les problèmes rencontrés et les solutions trouvées.

Causerie d’avant/match

Aussi, chaque éducateur souhaite que le match soit le reflet de l’entrainement. Si nous nous entraînons, c’est dans le but de restituer des acquis. Ainsi, une causerie peut tout à fait se composer par une interrogation de l’entrainement de la semaine. Il s’agira là d’effectuer un réveil neurologique et relancer les mécanismes de résolution de problème. En entrant sur le terrain, le joueur doit savoir exactement quoi faire.

Le match est certes un examen mais l’erreur doit être tolérée.

Mi-temps

C’est le moment de faire le bilan des points positifs et des axes d’améliorations. Quelque soit le résultat, vos joueurs devront trouver de nouvelles solutions pour répondre aux échecs ou améliorer leurs réussites. Questionner s’impose naturellement. Vous êtes le chef d’orchestre. Compte tenu du temps court, 2 points de vigilances :

- Identifier 2 à 3 axes d’améliorations (pour éviter l’encombrement cognitif)

- Vos questions peuvent être dirigées pour amener les joueurs vers des solutions auxquelles vous aurez pensées.

Pour conclure


Il existe bien d’autres moments, formels ou informels pour questionner ou interroger. Le tout est de bien maîtriser ces outils qui vous aideront à améliorer votre rapport aux joueurs, et de les impliquer et de les engager au jeu et au projet de l’équipe. L’éducateur doit être le régulateur des échanges et le facilitateur de progression du joueur.



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